Le MuMa, Musée d’Art Moderne André Malraux du Havre, est pour nous un des plus envoûtants et passionnants musées de Normandie.
Situé face à la mer, il propose un dialogue entre les œuvres des peintres et la beauté incomparable des ciels et lumières de Normandie qui inspirèrent tant les impressionnistes.
Dans cet article, nous vous apportons toutes les informations utiles et conseils pour réussir votre visite, agrémentés de nombreuses photos pour vous faire votre avis.
Cet avis est complètement indépendant, nous avons visité de façon anonyme et payé notre entrée intégralement.
Pourquoi visiter le musée MuMa Musée d’art moderne André Malraux?
Le musée MuMa Musée d’art moderne André Malraux en vaut-il la peine? Notre avis:
Que vous soyez un amateur d’art ou pas, la visite du MuMa en vaut la peine:
- pour le cadre et l’atmosphère si particuliers de ce musée qui fait face à l’entrée du port du Havre, une invitation à l’évasion;
- pour l’architecture très innovante à sa construction de ce bâtiment, dépourvu de mur porteur, doté de grandes surfaces vitrées, qui se joue si bien de la lumière;
- pour la richesse des collections, une des plus belles de France pour les peintres impressionnistes et fauves.
C’est un des lieux incontournables au Havre.
Pourquoi MuMa Musée d’art moderne André Malraux est-il célèbre?
La réputation du MuMa tient à la fois à sa dimension symbolique et à ses collections.
Détruit durant les bombardements qui anéantirent 82% de la ville en septembre 1944, il sera le premier musée reconstruit après guerre. Il symbolise le triomphe de l’art sur la barbarie, et préfigure une culture beaucoup plus ouverte et protéiforme, plus vivante! Sous l’impulsion de l’écrivain et Ministre de la Culture du Général de Gaulle, André Malraux, on parlera pendant quelques années d’un musée – Maison de la Culture, signe de cette évolution majeure du rapport des arts à son public.
Ville de peintres et de riches collectionneurs, Le Havre a bénéficié de nombreux legs, que ce soit de famille d’artistes havrais et normands (Dufy, Boudin…) ou de grands collectionneurs négociants au Havre (Charles-Auguste Marante, Olivier Senn…). Le Muma dispose aujourd’hui d’une des plus belles collections en France de peintres impressionnistes et fauves.
Habitants à quelques centaines de mètres, nous en sommes de fidèles visiteurs depuis notre plus tendre enfance (qui commence à dater un peu…).
Et si vous n’êtes là qu’une journée, lors de votre croisière, ne le manquez pas!
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Histoire en bref
- 25 août 1845: le musée des beaux-arts du Havre est créé et sa direction est confiée au peintre et lithographe française, Adolphe-Hippilyte Couveley. Le musée compte alors 400 œuvres.
- 1936 : donation de 89 œuvres, majoritairement impressionnistes, de Charles-Auguste Marande, riche négociant havrais.
- entre le 5 et le 10 septembre 1944: le musée des Beaux-Arts est entièrement détruit par les bombardements alliés, mais 1500 de ses œuvres déplacées au Prieuré de Graville sont sauvées.
- 1951: la ville décide d’édifier un nouveau bâtiment et le confie à l’architecte Guy Lagneau, diplômé des Beaux-Arts de Paris.
- 24 juin 1961: inauguration du musée par André Malraux, Ministre de la Culture du Génral de Gaulle et écrivain.
- 1963 : legs de Madamde Dufy, veuve du peintre Raoul Dufy, de 65 œuvres de l’artiste.
- 2004 : donation de 206 œuvres de la collection d’Olivier Senn, négociant en coton, par sa petite fille Hélène Senn-Foulds.
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Sur le front de mer:
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Dans le centre-ville, au cœur de l’architecture Perret:
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Conseils pratiques et carte MuMa Musée d’art moderne André Malraux,France
Où se trouve MuMa Musée d’art moderne André Malraux
- Dans le centre-ville du Havre, à la pointe sud du front de mer.
- 2 Bd Clemenceau, 76600 Le Havre
- Depuis l’hôtel de ville: 5min en voiture, 20min à pied
Comment s’y rendre
Pour venir au Havre, vous aurez le choix entre:
- Le train: la ville est reliée à Rouen et Paris, via un train intercités, avec une moyenne de 16 trajets par jour et vous devrez compter environ 2h20. Prévoyez large, les retards (même si cela tend à s’améliorer) sont encore courants sur cette ligne depuis notre enfance…
- Le car: des lignes régulières relient Le Havre aux aéroports parisiens et à plusieurs villes de Province. Il faudra compter entre 2 et 3 heures soit environ la même durée qu’en train
- La voiture: la ville du Havre est connectée à 2 réseaux autoroutiers, l’A13 pour rejoindre Paris et l’A29 qui permet de remonter vers le nord de la France et la Belgique ou de descendre vers le sud-ouest de la France.
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Une fois arrivé au Havre, un réseau de bus, de tramway et de trottinettes vous permettra de rejoindre rapidement le Muma et de découvrir la ville.
- En tramway: arrêt Hôtel de Ville – puis 15 minutes de marche
- En bus: ligne 7 – arrêt MUMA
NOS CONSEILS POUR LOUER UNE VOITURE EN Normandie
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- Choisissez une voiture suffisamment confortable (les distances peuvent être importantes) mais compacte (certains parkings et villages sont étroits).
- Pensez à l’assurance complète (certaines routes sont tortueuses et étroites).
- Il y a beaucoup de demande, réservez-le tôt.
Parking
Le musée ne dispose pas de son propre parking, mais le stationnement aux alentours et, en général, aisé et gratuit tant que vous restez à proximité du front de mer. Vous pouvez aussi opter pour le parking gratuit qui se trouve à 200 mètres de l’entrée du Musée, au 105 boulevard Clémenceau.
Meilleur moment pour visiter MuMa Musée d’art moderne André Malraux
Les seuls pics de fréquentation sont les jours de pluie et au cœur des vacances (mi-juillet à mi-août). Hors ces moments, vous devriez pouvoir profiter des expositions sans trop de difficulté.
À noter que conformément à son objectif de lieu de culture ouvert sur la ville, le musée accueille régulièrement des groupes scolaires.
Combien de temps pour visiter le musée et principales difficultés
Nous vous recommandons de prévoir entre 1h et 1H30 pour visiter le Musée André Malraux, mais vous pouvez prolonger l’expérience en fonction de votre intérêt pour les collections.
Le musée est en pente douce, mais accessible au PMR. Seul l’accès peut représenter une difficulté, le sol était très bosselé. Le bâtiment dispose de toilettes et de casiers pour vos sacs à dos.
Conseil sens de visite
Le sens de visite est assez évident. Le rez-de-chaussée accueille notamment l’exposition temporaire, avec de magnifiques découvertes au cours des dernières années, notamment une série d’expositions consacrées aux secrets des ciels normands: vents, nuages…
Le reste du musée propose un parcours dans les collections qui couvre du XV au XXe siècles, avec une prédilection sur les impressionnistes et le fauvisme. L’accrochage est régulièrement revu en fonction de la vie de la collection, c’est un musée vivant!
MuMa Musée d’art moderne André Malraux avec enfants
Le MuMa n’a pas de parcours spécifique pour les enfants, cependant, sa taille humaine et l’accessibilité des œuvres, notamment des impressionnistes, font qu’il peut être une bonne initiation à la visite des musées d’Art.
Horaires et prix
Horaires
- Du mardi au vendredi: 11h-18h
- Samedi et dimanche: 11h-19h
- Fermeture du MuMa: le lundi et les 1er janvier, 1er mai, 11 novembre, 25 décembre.
Tarifs
- Tarif adulte plein: 10 €
- Tarif enfant: gratuit moins de 26 ans
- Tarif spécial famille: 6 €
Consultez les derniers prix/horaires sur le site officiel
Visites guidées
- Visite commentée de l’exposition temporaire – les jeudis en été à 11h30 sur réservation – durée 45 minutes
- Visite rafale de l’exposition temporaire – les dimanches à 17h30 – sur réservation – durée 15 minutes
Restauration
Le MuMa dispose de son propre restaurant « Les fauves » (en référence à l’appétit, mais aussi aux 3 grands peintres havrais (Dufy, Braque et Otton-Friesz) du fauvisme). Il propose une cuisine élaborée, mêlant produits locaux et juste ce qu’il faut de créativité. La salle donne sur l’entrée du port du Havre, ce qui est une denrée très rare dans notre ville.
Architecture: le temple de la lumière
Pour qui connaît Le Havre, sait que le temps peut y être changeant, offrant des contrastes saisissant d’une heure sur l’autre. La faute aux vents d’ouest qui emporte nuages et embruns sans relâche laissant la lumière du soleil rayonner par intermittence.
Les architectes ont décidé de faire de cette contrainte, la signature de l’architecture du MuMa.
Perret or not Perret?
Le chantier du MuMa est un des rares bâtiments qui ne portent pas la signature de l’architecte qui assura la reconstruction du Havre, Auguste Perret. Ici, point de béton armé apparent, ni de motif géométrique à la différence de tous les immeubles avoisinants. Le bâtiment est une des rares ruptures architecturales du centre-ville.
C’est en effet un ancien élève de Perret, Guy Lagneau, qui après avoir rompu violemment avec son maître, obtient la réalisation du musée. Il souhaite alors se rapprocher d’une architecture plus lumineuse, s’inspirant des réalisations de l’architecte français le plus connu du XXe siècle, Le Corbusier.
Dans son œuvre, il sera assisté de ses futurs associés, Michel Weill et Jean Dimitrijevic (cabinet LWD), mais aussi de Jean Prouvé, un des grands architecte-designers du XXe siècle qui leur apportera sa maîtrise de l’aluminium, mais nous y reviendrons.
Un temple de la culture
Porteuse d’une ambition de décloisonner l’art et de faire des musées de véritable maison de la culture ouverte à toutes les formes de culture, il convenait de construire un espace très flexible. Même si aujourd’hui cela parait banal, qui a visité les grands musées français sait que le cloisonnement des époques, des peintres, des styles était jusqu’alors la règle.
Dépourvue de murs porteurs, la structure est immense cube qui dispose aujourd’hui de 4580 m2 de surface répartis sur 3 niveaux, modulables presque à l’infini!
L’ensemble est ouvert sur l’extérieur sur les 5 faces du bâtiment avec pas moins de 550 m2 de surfaces vitrées!
La maîtrise de la lumière
Nous sommes donc face à la mer, soumis aux embruns et changements de luminosité brutaux… dans un bâtiment grandement décloisonné… entouré d’immenses vitres… et ce bâtiment à vocation à accueillir des œuvres fragiles qui demandent des conditions de lumière optimum pour se laisser admirer! Un beau challenge, vous ne trouvez pas.
Il faudra tout le génie de l’après-guerre pour en venir à bout:
- à l’est, un verre opalin filtre les rayons du soleil
- au sud et à l’ouest, Jean Prouvé ajoute des volets d’aluminium pivotant au verre sérigraphié
- le toit est recouvert d’un paralume, un dispositif de lames d’aluminium qui transforme les rayons ardents du soleil en douce lumière. Il s’agit là aussi d’une réalisation de Jean Prouvé
Le résultat est saisissant et confère à ce musée une ambiance comme à nul autre pareil.
Suivant la date à laquelle vous pourrez visiter ce musée, vous aurez peut-être la chance d’assister à un beau coucher de soleil avec un des ciels magnifiques de notre région. Le tout en contemplant dans des conditions optimales des œuvres, notamment impressionnistes, inspirés de ces paysages et lumières. Juste magique!
Mais c’est quoi cette sculpture?
Devant le musée, vous ne pouvez manquer « Le signal », sculpture monumentale longue de 22 mètres, haute de 7 mètres et pesant plus de 220 tonnes. À noter qu’elle peut maintenir son équilibre, en étant creuse à l’intérieur.
Elle est la première œuvre monumentale d’Henri-Georges Adam, graveur sculpteur non figuratif français, aussi connu pour ses tapisseries contemporaines. Il signera sa sculpture à la fin du chantier en 1961.
L’interprétation de cette œuvre demeure sujette à caution, nombre de Havrais y virent un œil, d’autres une boussole et certains optèrent pour une navette futuriste qui aurait pu inspirer les vaisseaux de la guerre des étoiles!
Mais n’est-ce pas le propre de l’art que de laisser à son observateur une part d’interprétation?
Le Havre, les peintres et les collectionneurs
Le Havre a la double chance d’être au cœur d’une région, la Normandie, qui a vu naître le grand courant artistique impressionniste et d’avoir, de par son activité portuaire, accueilli nombre de richissimes négociants.
Elle fut aussi, avec Sainte-Adresse, une des premières stations balnéaires qui accueillit à la fin du XIXe siècle toute la scène culturelle française et même internationale.
C’est cette combinaison incroyable qui fait aujourd’hui la richesse des collections du Muma
Le Havre, ville de peintres
La naissance du courant impressionniste
Soutenu par le premier conservateur du Musée des Beaux-Arts, le peintre Eugène Boudin, arrivé au Havre à l’âge de 10 ans, va petit à petit s’émanciper des écoles dominantes et contribuer à l’émergence du mouvement impressionniste au milieu du XIXe siècle.
C’est notamment lui, qui à partir de 1862, amènera Claude Monet, considéré comme l’inventeur de l’impressionnisme, à sortir de son atelier et à peupler ses œuvres des richesses des paysages et ciels normands que ce soit au Havre ou à Honfleur.
Dans les années suivantes, tous les grands noms de l’impressionnisme peindront Le Havre et ses alentours: de Pissaro à Sisley, en passant par Jongkind!
Même si nous aimons notre ville, loin de nous, l’idée de faire du Havre, le berceau unique de l’impressionnisme, mais elle en fut indéniablement une des pépinières. D’ailleurs, si vous voulez en savoir plus sur Eugène Boudin, n’hésitez pas à lire notre article sur le musée Eugène Boudin de Honfleur.
La naissance du courant fauve
Cas assez unique, la ville du Havre assistera également à la naissance d’un deuxième courant avec le fauvisme. C’est cette fois à l’initiative du peintre Havrais Raoul Dufy que Matisse et Marquet se rendent au Havre et contribuent à l’émergence de ce nouveau mouvement qui place la couleur au centre de l’œuvre.
Georges Braques et Ohton Friesz, 2 autres artistes nés au Havre en furent des acteurs essentiels, contribuant à la notoriété artistique de la ville.
C’est cependant Raoul Dufy qui restera le plus influencé par la ville du Havre, peignant notamment à de nombreuses reprises la plage de Sainte Adresse, avant de s’en détourner pour les paysages du sud de la France, puis d’évoluer vers le cubisme.
Les donations des peintres
Les peintres havrais et leurs descendants n’auront de cesse d’enrichir les collections du musée. Parmi les plus emblématiques, citons:
- 1990 : don par Louis Boudin, frère d’Eugène Boudin de 224 esquisses
- 1963 : don par la veuve de Raoul Dufy, de 70 œuvres de son mari
Le Havre, ville de collectionneurs
Ville portuaire, Le Havre profite du développement économique du commerce, porté au début du XXe siècle par l’empire colonial français. C’est à cette époque que se croisent artistes, notables et négociants, dans le cercle de l’art moderne qui vise à « vulgariser » les nouveaux courants artistiques, que ce soit en peinture bien sûr, mais aussi en musique (Ravel, Debussy…).
Les legs de Charles-Auguste Marande
Ce riche négociant de coton d’origine alsacienne et basé au Havre, fait don à sa mort en 1936 de sa collection privée à la Ville du Havre. En tout, 89 œuvres (des Renoir, Monet, Marquet…) viendront constituer la base de la collection impressionniste et fauve du Musée des Beaux-Arts du Havre.
La donation Hélène Senn-Foulds
Il faudra attendre 2004, pour que la petite fille du négociant Olivier Senn fasse don de son exceptionnelle collection de 206 œuvres au MuMa.
Cet ancien avocat, d’origine suisse, né en 1864, fait fortune au sein de la Compagnie cotonnière. Il commence ses acquisitions dès 1900 et constitue pièce après pièce une des collections privées les plus cohérentes sur le plan artistique couvrant les différents courants de cette période fertile (impressionniste, néo-impressionniste, romantique, fauves…).
Questions fréquentes
Pourquoi MuMa?
Pour « Mu »sée « Ma »lraux. André Malraux étant un écrivain et le tout premier ministre de la Culture en France sous la présidence du Général de Gaulle.
Tout d’abord Musée des Beaux-Arts du Havre, il devient Musée Malraux en 1999 et MuMa en 2011.
À ne pas confondre avec son très prestigieux voisin phonique le « MoMa », Museum of Modern Art de New York.
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